« La Belgique est l’enfer d’une autre planète »

 

Ill. : Inferno und dem Garten par Stabat Mors & Maria Zerfall. Source : Histoire des enfers par Georges Minois, éditions Fayard

Il existe certainement dans l’univers des milliers de mondes habités où le nombre des créatures, quel que soit leur nom, élues l’emporte largement sur celui des créatures damnées. Ainsi, le déficit humain est-il largement compensé par l’excédent d’élus extraterrestres. Leibniz écrit :

« En nous tenant dont à la doctrine établie, que le nombre des hommes damnés éternellement sera incomparablement plus grand que celui des sauvés, il faut dire que le mal ne laisserait pas de paraître presque comme rien en comparaison du bien, quand on considérera la véritable grandeur de la cité de Dieu. Aujourd’hui, quelque borne qu’on donne ou qu’on ne donne pas à l’univers, il faut reconnaître qu’il y a un nombre innombrable de globes, autant et plus grands que le nôtre, qui ont autant de droits que lui à avoir des habitants raisonnables, quoiqu’il ne s’ensuive point que ce soient des hommes.

« Il n’est qu’une planète, c’est-à-dire un des six satellites principaux de notre soleil ; et comme tous les fixe sont des soleils aussi, l’on voit combien notre Terre est peu de chose par rapport aux choses visibles puisqu’elle n’est qu’un appendice de l’un d’entre eux. Il se peut que tous les soleils ne soient habités que par des créatures heureuses, et rien ne nous oblige de croire qu’il y en a beaucoup de damnés, car peu d’exemples ou peu d’échantillons suffisent pour l’utilité que le bien retire du mal.

« Ainsi, la proportion de la partie de l’univers que nous connaissons se perdant presque dans le néant au prix de ce qui nous est inconnu, et que nous avons pourtant sujet d’admettre, et tous les maux qu’on peut objecter n’étant que dans ce presque néant, il se peut que tous les maux ne soient aussi qu’un presque néant en comparaison des biens qui sont dans l’univers.

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