« Ne crains pas le malheur, ne crois pas au bonheur »

 

Face à certaines situations, nous avons non seulement besoin d’être aidés, mais d’être ailés. Nous nous souvenons de ce que nous avons perdu ou oublié ; nous éprouvons cette nostalgie qu’on peut appeler « la démangeaison des ailes », aspiration au déploiement et à l’espace, désir d’infini où toutes choses finies trouveraient leur place. Cette démangeaison des ailes est une façon imagée de dire l’éveil de l’esprit humain à sa dimension contemplative, la relativisation du psychisme ou de la psyché pour entrer dans le domaine des lumières que seul le noùs est capable d’appréhender. L’Ange à la meule, qui illustre un des manuscrits du commentaire de Beatus de Liébana sur l’Apocalypse est pour moi l’image saisissante, l’illustration tragique de la terre lâchée par son ange, et qui plonge dans l’obscur de l’abîme.

Jean-Yves Leloup : L’Apocalypse de Jean

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