Mundus Imaginalis

 

Ill. : Cherub et Croix de Jérusalem par Ernst Fuchs Texte : L’Apocalypse de Jean, traduite et commentée par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel, collection Espaces libres, spiritualités vivantes, relecture septembre 2020-décembre 2025

La question n’est pas seulement de savoir si l’Esprit nous parle à travers des idées, des archétypes et des images, mais de savoir quel Esprit nous parle : quelle est la Source de notre interprétation du monde et de ses événements ? L’Esprit qui parle à Yohanan dans l’île de Patmos n’est pas celui qui inspirer Hegel et sa dialectique, c’est l’Esprit de YHWH transmis par Yeshoua que Yohanan reconnaît comme le Messie, celui qu’annonçaient les prophètes, l’Esprit de Celui qui est ressuscité, élevé dans la hauteur. Et c’est par élévation de son propre esprit qu’il le rejoint dans ce « lieu élevé » qui n’est pas encore le ciel sans idées et sans images, mais le ciel qui parle à l’homme à travers images et symboles.

Certains identifieront le ciel au mundus imaginalis, « monde imaginal » cher à Henry Corbin, monde intermédiaire entre le monde sensible et le monde du pur Esprit, monde de l’âme par excellence, mais aussi monde des corps ressuscités, élevés, là où l’invisible se rend visible, non aux yeux charnels, mais aux yeux de la foi, « ptisis », ou de la connaissance contemplative, « noésis » D’autres identifieront ce ciel à l’inconscient collectif et reconnaîtront dans les grandes images de l’Apocalypse ces archétypes qui structurent l’inconscient de l’homme et des sociétés. Le livre de Jean décrirait alors sa confrontation avec l’inconscient comme une étape sur son chemin d’individuation, d’où il reviendrait chargé de sens à transmettre aux communautés dont il a la charge.

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