Texte : Ouvrir le livre scellé, douze études sur l’Apocalypse de Jean, par Jacques Descreux, éditions Labor et Fideès, collection Le monde de la Bible, numéro 80
Cette bête figure un pouvoir politique qui s’impose à
toute l’humanité, se divinise lui-même et blasphème Dieu. Elle asservit les
hommes par l’entremise de son adjoint, la Bête de la terre, qui impose sa
férule à toutes les dimensions de la vie humaine.
Dans ce contexte, la fidélité au Dieu unique, qui
impose de ne pas adorer la bête incarnant le pouvoir impérial ni son effigie,
est passible de mort. Le refus de reconnaître la royauté de la Bête, que
symbolise le refus de porter sa marque sur son corps, conduit à l’exclusion
sociale. Au temps de l’achèvement, ceux qui auront refusé jusqu’au bout
d’adorer la bête seront récompensés : ils règneront avec le Christ.
Aux chapitres 17 et 18, on découvre que le pouvoir
impérial est chevauché par une femme représentant une cité régnant sur tous les
rois de la terre, la Grande Babylone. [C’est Anvers, la putain cocaïnomane.]
Cette cité a mis au-dessus de toute chose le commerce
et la recherche effrénée du luxe, quitte à exploiter tous les royaumes, à
propager l’idolâtrie, à ravaler les âmes humaines au rang de marchandise de
dernière catégorie et à verser le sang innocent. La parénèse des messages aux
Églises perce à nouveau : puisque la civilisation qui s’impose dans le
monde est idolâtre et dégrade les humains au statut de denrées marchandes, il
faut s’en détacher avant que le châtiment divin ne la frappe. « Sortez
d’elle, mon peuple, afin que vous ne soyez pas compagnons de ses péchés et afin
que de ses fléaux, vous ne receviez pas. » (18.4)
L’Apocalypse est ainsi un plaidoyer adressé aux chrétiens pour qu’ils ne fassent aucun compromis avec la civilisation impériale car celle-ci est l’argent du Diable en ce monde : politiquement, elle se divinise et usurpe la royauté de Dieu sur le monde ; économiquement, elle encourage l’idolâtrie et l’exploitation marchande des hommes.

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