Source : L'Apocalypse de Jean traduite et commentée par Jean-Yves Leloup, éditions Albin Michel, collection Espaces libres, Spiritualités vivantes, relecture septembre 2020-décembre 2025
Le livre de l’Apocalypse se termine par un autre
impératif créateur. Cette fois, c’est l’homme qui le prononce ou plus
exactement « le Souffle et la Fiancée en lui » (Apocalypse
22.17) : « Viens ! »
Si la réponse de l’homme au « Sois ! »
premier a été longue à venir, ne fallait-il pas toute l’évolution et toute
l’histoire de l’humanité pour qu’un homme parmi nous ose dire : « Je
suis, je serai » sachant que c’est là le Nom même de Dieu, « Celui
qui était, qui est et qui vient » ? La réponse de l’Être qui est ce
qu’il est et de Celui qui l’incarne dans notre espace-temps, elle, ne tarde pas
à venir : « Oui, je suis, je viens » (Apocalypse 22.20) et plus
précisément : « Je viens tout de suite, maintenant, dans
l’instant. » La femme et le souffle répondent aussitôt à l’annonce de
cette venue immédiate par un nouveau : « Amen, viens Adon
Yeshouah. »
Ainsi se termine le livre de l’Apocalypse et avec lui
toute la bibliothèque hébraïque et chrétienne, par ce dialogue amoureux que
tous les amants ou époux peuvent reconnaître : « Viens ! »
Oui, je viens, et cela se dit dans le souffle mêlé de l’étreinte. N’était-il
pas question dans les pages précédentes de noces, des noces de l’Agneau ?
Nous y voilà, c’est l’heure où se réalise le double acquiescement : de
l’Être dans sa manifestation et de la manifestation de l’Être qu’elle
manifeste. « Moi, en vous, vous en moi » disait Yeshouah. Sois, je
suis, je serais… Viens ! Je viens, je viendrai…
Ces deux impératifs créateurs expriment l’unique
commandement qui traverse toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse :
« Jouis ! » N’est-ce pas ce qui est demandé à l’être humain dès
le commencement du monde, dès le jour de sa naissance.
Jouis de l’Être qui te fait être, qui te fait vivre, penser… « Je veux jouir en toi » Cette parole pourrait être celle de YHVH qui interpelle tout au long des Écritures les êtres humains. « Pourquoi ne veux-tu pas venir jouir de Je suis, être un avec l’Être tel qu’il est. »

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