Ils se lamentent, ils font les gestes d’un deuil
rituel, personne n’a été plus malheureux qu’eux, mais, au fond, ils n’aiment
que cela, dérouler leurs litanies, s’enfoncer dans l’extase de leur dénuement.
D’eux-mêmes, feraient-ils le moindre effort pour atteindre à quelque chose de
mieux ? Oui, en en vient à le croire, seule la prison leur convient. C’est
ce qu’ils aiment et s’ils ne l’aiment pas, c’est pis : car c’est tout de même
au fond des cachots qu’ils vivent le plus volontiers.
Maurice Blanchot : Le Très-Haut

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