S’il existe quelque chose comme un ange de l’histoire,
alors, il faut le comprendre comme un être inquiet du temps, ce que nous sommes
tous au fond : non seulement au sens éthique de l’inquiétude, et il y a en
effet de quoi s’inquiéter que « même les morts ne soient pas en
sécurité. » Les anges ou les prophètes tels que Jonas ou Benjamin ne
tiennent jamais en place. Non seulement comme « athlètes de la
question » et inventeurs de langage, mais encore comme arpenteurs du monde
et de son chaos. Ils s’exilent, ils reviennent, ils repartent dans l’autre
sens. Ils se perdent, ils nous indiquent une voie malgré tout.
Mikhaïl Kalmakov
Georges Didi-Huberman : Les Anges de l’Histoire,
images des temps inquiets

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