Le non-savoir dont il est dit qu’il
communique l’extase ne retire nullement la validité du savoir, pas plus que le
non-sens, incarné momentanément dans l’expérience, se détourne de ce mouvement
agissant par lequel l’homme inlassablement travaille à donner un sens. Au
contraire, j’y insiste à nouveau : c’est seulement au-delà du savoir
achevé, celui qui annonce qu’un jour « tout » sera compris, que le
non-savoir se donne pour l’exigence fondamentale à laquelle il faut répondre,
non plus ce non-savoir qui est n’est encore qu’un mode de compréhension (la connaissance
mise entre parenthèses par la connaissance même) mais le mode de se rapporter
ou de se retenir en un rapport, fût-ce par l’existence, là où le rapport est
impossible.
Maurice Blanchot : L’Entretien infini

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