« In Nichts zergehen »

 

La Kabbale raconte qu’à chaque instant, Dieu crée une multitude de nouveaux anges, qui tous ne sont destinés, avant de se dissoudre dans le néant, in Nichts zergehen, qu’à changer un instant devant son trône des louanges. Benjamin pouvait ainsi regarder, ou imaginer, son cher Angelus Novus, dont la bouche est, notons-le, ostensiblement ouverte, comme cette créature ailée, qui chante un instant : non pas devant un trône d’éternité céleste, mais devant l’amas des ruines amoncelées par l’histoire humaine. Il chante un instant, juste avant de se volatiliser, de se dissoudre dans le néant.

Nikolaï Klamakov : Trompettes
Georges Didi-Huberman : Les Anges de l’Histoire, images des temps inquiets

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