La Kabbale raconte qu’à chaque instant, Dieu crée une
multitude de nouveaux anges, qui tous ne sont destinés, avant de se dissoudre
dans le néant, in Nichts zergehen, qu’à changer un instant devant son trône
des louanges. Benjamin pouvait ainsi regarder, ou imaginer, son cher Angelus
Novus, dont la bouche est, notons-le, ostensiblement ouverte, comme cette
créature ailée, qui chante un instant : non pas devant un trône d’éternité
céleste, mais devant l’amas des ruines amoncelées par l’histoire humaine. Il
chante un instant, juste avant de se volatiliser, de se dissoudre dans le
néant.

Commentaires
Enregistrer un commentaire