« Et bardaf, c’est l’embardée »

 

Source : Les Secrets de Sodome par David Alliot, un siècle et demi d’homosexualité clandestine, éditions Plon.

Tout le long de l’année 1973, le FHAR, tel le « bateau ivre » d’Arthur Rimbaud, va sombrer dans le n’importe quoi. Le 3 juin 1973, les militants perturbent une réunion publique prévue à l’Université de Vincennes par la jeune Société française de sexologie, qui souhaitait organiser des échanges entre étudiants et médecins sur les différentes pratiques sexuelles. Si l’intention était plus que louable de vouloir rapprocher les médecins des minorités sexuelles, ce genre de réunion était inimaginable pour les militants du FHAR, pour qui les médecins appartenaient à l’ordre bourgeois, donc forcément réactionnaires et répressifs.

Après avoir tenté d’interrompre la réunion en criant : « A bas les glapisseurs du sexe » et une tentative de conciliation qui vire au dialogue de sourds, les insultes fusent et les médecins quittent l’université. En apparence, c’est une victoire pour le FHAR dont les membres sont finalement expulsés par la police… Sous les applaudissements des autres étudiants. Les militants achèvent piteusement leur happening dans les bistrots autour du fort de Vincennes.

Le dernier clou du cercueil viendra à la fin de l’année 1973, avec la création d’un Front de libération de la jeunesse au sein du FHAR avec pour objectif de remettre en cause la notion de majorité sexuelle. Le slogan du Front de libération est limpide : « Les mineurs ont envie de se faire baiser » Comme on peut s’en douter, le scandale sera retentissant et en février 1974, les Beaux-Arts interdisent les réunions du FHAR dans leur établissement.

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