Si toute sa longue vie a été marquée par des crises et
des ruptures, il a su à chaque fois en sortir de façon quasi prodigieuse, en se
rendant plus fort, plus mûr, plus créatif. En tant qu’enfant, il a manqué de
justesse de se noyer dans une rivière, plus tard, il souffre de maladies de
peau d’origine psychogène, il est en proie à des évanouissements ; dans
son adolescence, il est victime de crises névrotiques prononcées qui annoncent
des ruptures intérieures qui se feront jour plus tard. À l’âge adulte, ces
crises ont pu prendre parfois des proportions psychotiques. Cependant, chaque
crise lui permet la reconnaissance et l’intégration de nouveaux contenus
inconscients. Le message qu’il transmet à ses disciples et à ses patients n’est
autre que le message qui lui fut transmis en rêve dans sa prime enfance :
devant la peur, nous ne devons pas reculer. La peur nous indique la tâche à
accomplir et il faut s’y consacrer chaque jour, au risque d’une nouvelle peur
et d’une nouvelle culpabilité.
Vladeta Jerotić : Jung entre Orient et Occident

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