Source : La Gnose antique, de l’archéologie du christianisme à l’institution du judaïsme, par André Paul, éditions du Cerf
Judas qui a trahi, et Thomas, qui a nié, sont les
destinataires privilégiés de la révélation ; ils supplantent Pierre et
Jean. Leurs liens de parenté avec Jésus sont également signifiés, redondants
dans l’Évangile de Thomas.
Quant à Judas, il est dit « engendré par »,
« de la même race », ou parent, sungénês, de Jésus. Ne
vient-il pas du même monde que lui ? Il est le seul apte à se tenir debout
devant son maître et à savoir d’où il vient (35, 3-4) et (15-17) Il appartient
au monde d’en haut, à la génération sainte vers laquelle les générations
restantes voudront l’empêcher de remonter.
« Tu deviendras le treizième, tu seras maudit pour
les générations suivantes, et tu les commanderas. Dans les derniers jours,
elles feront des imprécations pour que tu ne retournes pas en haut vers la
génération sainte. »
Et l’étoile de Judas de montrer le chemin ; on
pense à l’étoile des Mages de l’Évangile de Matthieu, comme le lui déclare
Jésus à la dernière page du livre, avant qu’il ne soit trahi par son vrai et
unique Prophète
« Voici tout ce qui a été dit. Lève les yeux et
vois la nuée, et la lumière qui est en elle et les étoiles qui l’entourent.
L’étoile qui est l’ascendant est ton
étoile. Judas leva les yeux et vit la nuée lumineuse et il y entra. Ceux
qui se tenaient au sol entendirent une voix qui venait de la nuée,
disant : Grande génération. »
Dans l’Évangile de Judas, les fidèles de l’Église ne relèvent pas de la « génération » céleste immuable à laquelle Jésus et son « prophète » Judas appartiennent. Leur culte apparaît même ridicule : l’eucharistie provoque le rire de Jésus. Ce rite a été imposé par un dieu secondaire ou inférieur et non par le père du Christ.

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