Il n’y a donc pas à compter sur le néant, pour en finir,
car quand on est entré dans l’existence, on est entré dans une situation qui a
pour caractère essentiel qu’avec elle on n’en finit pas. « L’être pour la
mort » de Heidegger, loin de caractériser la possibilité la possibilité
authentique, ne représenterait donc pour Baudelaire qu’une imposture de plus.
Nous n’avons pas devant nous la mort, mais l’existence, qui, si loin que
j’avance, est toujours devant, et si bas que je m’enfonce, est toujours plus
bas et, si irréellement que je m’affirme, par exemple dans l’art, infeste cette
irréalité d’une absence de réalité qui est encore l’existence.
Maurice Blanchot : La Part du feu

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