L’essor du monachisme en terre d’Égypte tint un rôle
essentiel dans l’histoire de la Gnose antique. Dans un passé récent, de
remarquables études ont été publiées sur l’emploi de « gnostikos »
en gréco-copte par (saint) Pachôme, mort en 347 à l’âge de cinquante-cinq ans.
Ce dernier avait été l’élève et le collaborateur d’Antoine le Grand, célèbre
moine égyptien considéré comme le fondateur du cénobitisme chrétien, mort
centenaire vers l’an 350. De nombreuses catéchèses ont été adressées à ses
moines par Pachôme. Une seule nous est parvenue : la Catéchèse pour un
moine rancunier… Le fait de dénoncer les tribulations dont il est témoin jusque
dans son groupe monastique génère chez Pachôme ce constat désenchanté :
« Il n’y a plus ni prophète ni gnostique. » L’auteur de la Catéchèse
évoque la période faste des périodes passées du christianismos, alors
que les gnostikoï y tenaient un rôle qu’il considère comme essentiel
sinon vital. À ses yeux, il y aurait quasi-égalité entre
« prophètes » et « gnostiques.
André Paul : La Gnose antique, de l’archéologie du christianisme à l’institution du judaïsme

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