« On ne les inquiéta jamais »

 

Vers la fin du deuxième siècle, les chrétiens aux accents culturels et religieux les plus divers pouvaient être considérés comme des gnostikoï, sans qu’ils ne s’imputent eux-mêmes ce titre. D’où les débats provoqués par certaines assemblées dans le but de justifier leur propre gnôsis. Ils nous ramènent à Alexandrie, berceau platonicien d’une Gnose chrétienne riche et multiforme où le philosophe gréco-judaïque Philon avait laissé bien des traces. Rappelons que les hommes dont l’enseignement se trouvera durement condamné comme « hérétique » par Irénée, Tertullien et les autres, n’étaient pas considérés comme tels de leur vivant. On ne les inquiéta jamais. Car dans les lieux où ils intervenaient, l’Église comme institution « orthodoxe » et instance régulatrice n’existait pas encore.

Ernst Fuchs : Crucifixion
André Paul : La Gnose antique, de l’archéologie du christianisme à l’institution du judaïsme

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