On connaît le « Meurs au moment voulu » de
Nietzsche, qui est d’un côté une simple apologie stoïcienne de la mort
volontaire, mais qui, en outre, dissimule une tentation angoissante,
puisqu’elle me recommande l’impossible, liant ma décision à un moment que
personne ne peut reconnaître, le meilleur moment, le moment voulu, que je ne
pourrais apercevoir qu’une fois mort, en revenant sur l’ensemble de mon
existence achevée, de sorte que finalement le choix du moment de la mort
suppose que je saute par-dessus ma mort et que, de là, je regarde toute ma vie,
me suppose déjà mort.
Maurice Blanchot : La Part du feu

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