Au milieu des années cinquante, apparemment sans raison
extérieure, il se retrouve dans un état d’apathie maladive due au fait que sa
volonté n’arrive plus à entrer dans ses membres. Dans des moments extrêmes, il
se sent comme emporté, il se vit à l’extérieur de son corps, il voit son corps
au-dessous de lui comme s’il avait été dépossédé. Mais plus tard, il peut
dire : « Cette schizophrénie d’une donnée suprasensible et d’une
donnée physique, nous l’avons dépassée et nous pouvons nous diriger ver une
nouvelle époque culturelle » ou bien : « nous avons une nouvelle
époque culturelle » Ce sont les termes que rapporte le galeriste de Cologne,
Helmut Rywelski. Cette possibilité de s’approcher avec toute la force son
intelligence de situations liminale, au seuil de quelque chose, qu’elles soient
mythiques ou idiosyncrasiques, il la trouve dans les considérations de Rudolf
Steiner sur les Sciences de l’esprit, considérations qu’il ne suit pas sans
esprit critique mais pour lesquelles il a des contenus de perception propres et
pour lesquels les concepts de Rudolf Steiner lui semblent adéquats.
Volker Harlan : Joseph Beuys, qu’est-ce que l’art ? Entretien dans l’atelier de l’artiste

Commentaires
Enregistrer un commentaire