Vers 180 avant J.C. seulement, une personnalité
probablement fictive du nom de Ben Sira interviendra comme signataire d’un
grand écrit de sagesse, absent du recueil judaïque homologué mais conservé en
version grecque dans la Bible chrétienne, celles des catholiques du moins.
L’œuvre nous est connue comme le Livre de l’Ecclésiastique, attesté par des
sections ou par des fragments en hébreu, la langue originale, retrouvés entre
autres près de la mer Morte, au milieu du siècle dernier. Cet intellectuel, ou gnostikos,
ce « sage », dit-on, est le premier à prendre en compte les
implications des récits des origines, tant du côté de Dieu que du côté de
l’homme. Certains passages de son écrit laissent percer un malaise ; Sur
la ligne de crête, parfois, notre homme hésite : doit-il accuser Dieu ou
accabler l’homme ? Mais il ne dit rien sur le péché d’Adam : la mort
seule l’intéresse, avec tout ce qui y mène, ou tout ce qui l’annonce.
André Paul : La Gnose antique, de l’archéologie du christianisme à l’institution du judaïsme

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