« C’est vendredi et j’voudrais bien qu’on m’aime »

 

Au temps jadis, les mages, les sorciers entretenaient, selon les croyances populaires, des relations suivies avec les morts, et trouvaient dans ce commerce macabre une sorte de satisfaction ; mais, d’ordinaire, ils se cachaient des hommes pour se livrer à leurs étranges opérations dans la solitude des forêts, des montagnes, des déserts. Et si, par hasard, leur secret était découvert, les gens sains, normaux, les condamnaient à la torture et au bûcher. Ce qu’on appelle le mal, la pire forme du mal, avait d’ordinaire à sa source un certain intérêt pour les cadavres. L’homme pardonnait tout, les pires crimes, mais jamais il ne pardonnait l’amour désintéressé de la mort, la recherche de ses mystères.

Léon Chestov : L’Homme pris au piège

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