Dans ce type de situation historique, il faut savoir
prendre le large, mettre les voiles. Non pour ne plus rien affronter, mais, au
contraire, pour continuer à semer d’infracassables cailloux. En 1940, Benjamin
écrivait encore : « Chaque ligne que nous parviendrons à faire
publier aujourd’hui est, tant est incertain l’avenir auquel nous l’abandonnons,
une victoire remportée sur les forces des ténèbres. » Mais il y avait
bien sûr dans cette situation un paradoxe de l’orientation, voire une série
sans fin de paradoxes. Disperser des cailloux, est-ce une méthode pour
s’orienter ? Construire une arche au milieu du déluge et mettre les
voiles, est-ce vraiment savoir où on veut aller ?
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