Silence

 

Le silence est sans doute toujours présent comme la seule exigence qui vaille. Mais, loin d’apparaître l’opposé des mots, il est au contraire supposé par les mots, et comme leur parti pris, leur intention secrète, plus encore la condition de la parole, si parler c’est remplacer une présence par une absence, et, à travers des présences de plus en plus fragiles, poursuivre une absence de plus en plus suffisante. Le silence n’a tant de dignité que parce qu’il est le plus haut degré de cette absence qui est la vertu de parler, qui est elle-même notre pouvoir de donner un sens, de nous séparer des choses pour les signifier.

Maurice Blanchot : La Part du feu

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