
Source : Synchronicité et Paracelsia par Carl Gustav Jung, éditions Albin Michel, collection Œuvres inédites de C.G. Jung, sous la direction d’Antoine Faivre et de Frédérick Tristan, relecture quelques siècles plus tard.
Dans Über die anscheinende Absichtlichkeit im Schicksale des Einzelnen, Parega und Paralipomena, Schopenhauer étudie la question de la « simultanéité sans lien causal », que l’on nomme hasard »
Schopenhauer illustre cette simultanéité au moyen de cercles parallèles établissant un lien transversal entre les méridiens censés représenter des chaînes causales. « En conséquence, il existerait entre tous les événements de la vie d’un être humain deux sortes de relations, radicalement différentes : d’abord, la connexion objective, causale du cours naturel des choses ; ensuite, une connexion subjective, qui n’existe que par rapport à l’individu qui vit ces événements, aussi subjective que ses propres rêves…
Or, que ces deux sortes de connexions existent simultanément ; que le même événement étant le maillon de deux chaînes tout à fait différentes, ne s’en insère pas moins avec précision dans l’une et l’autre, de sorte que chaque fois le destin de l’un s’accorde au destin de l’autre et que chacun est le héros de son propre drame, mais en même temps aussi le figurant dans celui d’autrui : voilà qui, à vrai dire, dépasse tout notre entendement et ne peut être conçu comme possible qu’en recourant à la plus singulière harmonia praestabilita.
Selon les vues de Schopenhauer, « le sujet de ce grand rêve qu’est la vie est un et un seul » à savoir la volonté transcendantale, la cause première d’où toutes les chaînes causales émanent comme les méridiens émanent du pôle tandis que les parallèles établissent entre elles une relation de simultanéité.
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