Cher ***
Voici un résumé de Balagan II, livre qui fait suite à
Balagan I et que j’espère mener à terme d’ici la fin de cette année.
Witold, l’ami du narrateur, s’est suicidé. Le narrateur découvre qu’Ornella, la femme de son ami, est désormais en couple avec le
prêtre qu’ils (Witold et le narrateur) avaient été écouter, un soir de
décembre. On comprend vite que le narrateur était amoureux d’Ornella, mais nous
ignorons s’ils ont ou non commis le péché d’adultère, et cela n'a pas d'importance.
Le narrateur anonyme (qui n’est pas moi, j’apparais
ailleurs) a été marqué par une déclaration d’Ornella : « vous ne
serez plus jamais catholiques. » L’impossibilité d’aimer est aussi
l’impossibilité de croire. La fin du livre nous apprend qu’on peut croire à beaucoup
d’autres choses et que l’espoir nous sera rendu par ceux qui l’ont perdu, puis retrouvé à leur tour, par un tour de passe-passe dans le miroir du temps : en
l’occurrence, une secte juive hérétique, celle dont tous mes livres parlent, à
mots couverts, avec une touche de fantaisie.
Balagan II est moins léché que Perdurabo.
Parfois, je me demande si mes livres hétérosexuels ne sont pas encore plus « imbuvables »
que les autres. En tout cas, c’est un livre mal peigné, bâti à la diable et
qui avance « caïn-caha », sans trop savoir où il va ; par ce moyen,
je rends sensible au lecteur le désarroi, l’angoisse, la désorientation dans
laquelle certaines épreuves nous plongent.
Sartre regrettait que La Nausée ne soit pas aussi ennuyeuse qu’elle aurait dû. Pour ma part, je pense parvenir à mes fins, par des moyens semblables, mais pour un but diamétralement opposé : donner à éprouver, à ressentir le chaos de la vie en Wallonie profonde, mais surtout, l’horreur belge, l'horreur d'être belge, le dégoût de soi et du monde que cela implique. Loin de l'athéisme et au bout du nihilisme, une fois la purification accomplie, les étoiles se rallumeront, car le secret du passage à la ligne, c’est l’appui extérieur.
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