Il y a une idée dans l’Homme sans qualités qui m’a
toujours beaucoup intéressé et excité : c’est l’opposition que Musil
appelle celle du « bon mal » et du « mauvais bien. » Elle
correspond à une expérience que nous avons tous faite de façon très
concrète : le bien, tel qu’il est représenté par les prêtres, les
professeurs de morale, les professeurs tout court, se présente sous un aspect
qui est généralement peu séduisant et également peu productif, alors que le mal
est presque toujours très séduisant et souvent aussi très productif. Ce que
l’on reconnaît comme le meilleur de ce que l’humanité a produit est souvent dû
à des choses que l’on réprouve en même temps officiellement comme des vices.
Jacques Bouveresse : Le Philosophe et le Réel

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