« Y’a une sélection, c’est normal »

 

Il n’existe probablement pas de races pures, mais seulement des races devenues pures, au demeurant très rares. Le plus courant, ce sont les races croisées, chez lesquelles, à côté de la disharmonie des formes corporelles (par exemple quand les yeux et la bouche ne vont pas ensemble), doit se rencontrer également une disharmonie des habitudes et des jugements de valeurs. Les races croisées sont toujours également des cultures croisées, des moralités croisées : elles sont en général plus méchantes, plus cruelles et plus instables. La pureté est le résultat final d’innombrables adaptations, d’innombrables inclusions et exclusions, et le progrès dans le sens de la pureté se révèle dans le fait que la force au sein d’une race se limite de plus en plus à certaines fonctions choisies, alors qu’auparavant, cette force devait s’appliquer à trop de choses et parfois à des choses contradictoires : une telle limtation va toujours en même temps apparaître comme un appauvrissement et demande à être examinée avec circonspection et délicatesse. Mais quand, à la fin, le processus de purification a abouti, toute la force, qui auparavant se dissipait dans le conflit des qualités disharmonieuses, se trouve à la disposition de l’organisme global : raison pour laquelle des races devenues pures sont toujours également devenues plus fortes et plus belles. Espérons qu’aboutiront un jour une race et une culture européenne pures.

Friedrich Nietzsche : Aurore

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