Mes yeux
décidèrent tous seuls d’en finir avec la vie de rat de bibliothèque, traduction
allemande : la philologie. J’étais sauvé du « livre », je ne lus
plus rien durant des années. Le plus grand bienfait que je me sois jamais
accordé. Ce moi profond, pour ainsi dire enseveli, pour ainsi dire réduit au
silence par l’obligation constante d’écouter d’autres que moi (et c’est cela
justement qui s’appelle lire), s’éveilla lentement, timide, incertain, mais
finalement, il se remit à parler. Jamais je n’ai pris autant de bonheur à
moi-même que dans les époques les plus maladives et les plus douloureuses de ma
vie.
Friedrich Nietzsche : Ecce homo
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