Lichtenberg
intéresse son lecteur au jeu, l’amène à jouer, abat quelques cartes et au
moment où l’on s’y attend le moins, sort un flush de sa manche. Goethe, en fin
analyste, avait déjà estimé la fraude : « On admire la richesse de
Lichtenberg : il avait à sa disposition tout un monde de connaissance et
d’analogies pour les mêler comme des cartes qu’à sa guise, il jouait avec
espièglerie… Lichtenberg est un tricheur car c’est le seul qui, autour de la
table, n’est pas joué par le jeu. Le tricheur, en effet, ne joue jamais :
autrui est le véritable jeu du tricheur. Mais c’est une étrange tricherie ue
celle de Lichtenberg puisqu’il n’en tire point profit lui-même. C’est lui qui
fut joué qui en recueille les fruits.
Préface au Couteau sans lame de G.C. Lichtenberg par Charles Le Blanc
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