Nous ne
saisissons rien d’autre de notre prochain que les modifications en nous dont il
est la cause : ce que nous savons de lui ressemble à une forme en creux…
Nous le formons d’après la connaissance que nous avons de nous-mêmes et en
faisons un satellite de notre propre système et lorsqu’il brille ou s’obscurcit
à nos yeux, et que nous en sommes dans les deux cas la cause ultime, nous ne
laissons pas de croire le contraire. Monde de fantômes que celui où nous vivions.
Monde à l’envers, renversé, vide, que pourtant nous imaginons, plein et à
l’endroit.
Friedrich Nietzsche : Aurore
Commentaires
Enregistrer un commentaire