« La confiture, ça dégouline… »

 

Le maître mot de l’époque, animation, où se condensent tant de sottises merveilleuses, n’est que le vocable mensonger et euphorique sous lequel se déroule une opération de réanimation qui n’ambitionne que de durer éternellement afin de ne jamais être vue pour ce qu’elle est. Obtenir de tous un acquiescement perpétuel au programme d’exaction urbaine qui s’est déroulé depuis près de cinquante ans, avec brutalité d’abord, puis, aujourd’hui, sous des formes doucereuses et sirupeuses, dans l’espoir qu’on ne sache jamais qu’il n’y a désormais plus personne pour, de cette cité, habiter même les gravats.

Philippe Muray : Moderne contre moderne

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