Comme il arrive
souvent lors des bilans, Cioran accuse les circonstances. Sans ce Lucien
Goldmann qui vient de mourir et qui le calomniait, le disant antisémite, il
aurait pu faire une carrière universitaire, entrer au CNRS, écrire une thèse.
Cioran oublie deux choses : il est antisémite ; quant à la
profession, soit par paresse, soit par refus du travail salarié, il n’aurait
jamais réussi dans les carrières qu’il cite. Mais Cioran est fier de sa
maturité : il n’en veut plus à Goldmann. Comme dans la blague uchronique
d’un Hitler mourant et dont les dernières paroles sont : « Les Juifs,
je leur ai pardonné. »
Anca Visdei : Cioran ou le gai désespoir

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