Siegfried Bracke vous parle

 

Par un processus pour ainsi dire mécanique, que la maçonnerie n’avait ni prévu, ni organisé, les loges devinrent peu à peu, et notamment après 1848, en France, le lieu de rassemblement naturel de tous les « libéraux. »

Cette évolution, bien différente par exemple de celle de la maçonnerie d’outre-Manche, totalement intégrée depuis 1813 aux institutions de l’État, placée sous la protection de la famille royale et de l’Église d’Angleterre, — concentrant en son sein toutes les élites de la bourgeoisie et de l’aristocratie britanniques, avec une dominante assez nettement conservatrice —, souligne à quel point, en dépit de principes communs et d’origines identiques, l’institution maçonnique, plastique à l’extrême dans le temps et dans l’espace, n’a jamais cessé d’interagir avec la société de son époque.

Le cliché maçonnique des « temples à couvert » décrit bien mal une réalité sociale que l’histoire documente sans peine : la maçonnerie est toujours consonante avec l’idéologie dominante de la société dans laquelle elle se développe.

Alain Bauer et Roger Dachez

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