Ce n’était pas une de ces réflexions légères et animées
pendant lesquelles on a l’air de monter avec des baguettes, des vis et des
écrous de cristal quelque machine merveilleuse et compliquée qui donne de la
joie et qui bien souvent s’écroule en mille bris scintillants et heureux, mais
une de ces méditations pesantes et monotones dont on subit le fil et qui vous
est imposée par une puissance qu’on ne reconnaît pas, dans les deux sens :
reconnaître une autorité et reconnaître un ami, une de ces méditations où on
s’apostrophe d’une voix changée, ou un de ces monologues qu’on a au carrefour de
deux routes.
André de Richaud : La nuit aveuglante

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