Ill. : M. Von Foerster. Texte : Jacob Frank, le « faux » messie, déviance de la kabbale ou théorie du complot, par Charles Novak, édition de l’Harmattan, relecture 2012-mars 2025.
Dans la Bible, il est peur remarqué que Esaü fut
injustement détrôné de son rôle et qu’il fut banni, donnant ainsi l’origine de
Rome, et surtout subissant la colère talmudique qui le compara au Mal absolu et
à la corruption de la chair. Il va donc sans dire que l’idéal frankiste,
anti-talmudiste, se bat pour la réhabilitation d’Esaü au détriment de Jacob, et
cette réhabilitation s’inscrit dans un domaine encore plus large, car il
concerne tout autant Leah et Rachel, Melchisedek, Hagar, bannie par Sarah et
surtout Ismaël, ancêtre de l’islam, expulsé au profit d’Isaac, fils de Sarah.
Et enfin, l’extrapolation suprême, le Serpent, Samaël, Lilith, expulsés du
paradis, s’opposant alors à Adam et Eve et dans ce cas présent, j’en reviens à
la rédemption du Mal, Mal qui sera un jour pardonné.
Cette idée s’inscrit dans le contexte qu’un des secrets
de la Bible est que sa vraie histoire se lit à l’envers : les bannis sont
les vrais héros et les faux héros sont les bannis des temps futurs. Cela va
jusqu’aux ennemis d’Israël, notamment les Egyptiens, qui seraient ainsi les
véritables écrivains de la Torah et les Juifs et les Egyptiens ne seraient
qu’un seul et même peuple, et Moshe et Ramsès ne seraient qu’un seul et même
personnage. Comme si le premier représentait la chair et le second l’esprit du
même personnage. Cela expliquerait le manque d’engouement des frankistes à
fêter Pessah, qui commémore la sortie d’Egypte, un événement qui n’existerait
pas selon eux.
Cela expliquerait également le rabbin frankiste qui, au moment des Shabbat orgiaques, revêtait une tenue égyptienne. Ce qui nous confirment Brinken et Scholem lui-même, lorsque Madame Goldmark, descendante frankiste vivant à New York, lui remet un bout d’étoffe orientale, mais Scholem l’associe à une tenue solennelle turque.
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