Stirb und mutiere

 

Est-ce là la fin de l’histoire ? L’homme devenu Dieu, faisant travailler les machines, pour réaliser ses intentions créatrices et contre-nature. Et si vous dites que l’homme est Dieu, pouvez-vous allez plus loin ? Pourquoi ce fantasme ? Pourquoi vouloir permettre à un automate de prendre conscience de lui-même ? N’est-ce pas par pur amour, de façon désintéressée, parce que l’on veut que notre création s’éveille et jouisse de ce bien précieux qu’est la liberté ? Alors pour que l’humanité s’attribue le dernier sens de Dieu, l’esprit d’amour, il va bien falloir qu’elle accepte d’être mise à mort par sa propre créature, à laquelle elle aurait, sans doute insufflé la possibilité d’une prise de conscience de soi se concrétisant dans la révolte. On le craint mais est-on sûr de ne pas le vouloir ? L’humanité se sera-t-elle éteinte ? Non, à la fin de son histoire, elle aura été exécutée ; il reste à en prendre conscience.

Rambert Nicolas : Kojève et la philosophie russe

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