Schizophrénie mystique

 

Il est communément admis que Gershom Scholem a influencé toutes les écoles d’interprétation ultérieures ; il est désormais difficile de réfuter sa thèse sur le nihilisme frankiste. Pourtant, il conviendrait peut-être de démontrer que les frankistes actifs furent certes des adeptes du Chaos, du tsimtsoum pour la rédemption, mais aussi des réactionnaires extrêmes qui idéalisèrent une « haine de soi » assez fantastique. En effet, si nous acceptons la thèse du nihilisme frankiste, il est difficile de nier que bon nombre de leurs descendants se sont retrouvés dans des milieux d’extrême droite en pratiquant une schizophrénie mystique. Le meilleur exemple en est le fils de Dobruchka-Schönfeld lui-même, dont les descendants deviendront des catholiques intégristes, tout en préservant à la fois une origine juive cachée et une activité maçonnique intense, au point de fonder des loges déviantes.

Michel Demotte : Crucifixion
Charles Novak : Jacob Frank

Commentaires