Qu’importe la religion à laquelle le frankiste se
convertit : le plus important est de transgresser l’interdit, parfois par
le Mal, ou par la trahison, en d’autres termes, qu’importe l’aboutissement,
c’est le changement et la révolte contre sa propre communauté avec abolition de
la Loi qui sont primordiaux. C’est somme toute le chemin du nihilisme vers la
Rédemption et la Réaction. Ce que nomme religieusement Jacob Frank « le
chemin d’Ésaü » : cette expression est tirée de Genèse 33, où Jacob
promet à son frère Ésaü de lui rendre visite. La Bible ne dit pas si Jacob a
fait ce chemin. En revanche, ce qui est sûr, c’est que ce chemin, s’il semble
le chemin qui mène à l’abîme, est le chemin de la Rédemption ; le chemin
de l’Ésaü mystique où la Loi n’est plus nécessaire, le chemin de la descente
pour remonter ensuite. En d’autres termes, c’est le chemin pour accéder à la
Vie et à la Connaissance, à la Gnose. Ce n’est pas la Foi de l’Église qui est
importante, mais la gnose d’Édom et Édom a les mêmes lettres qu’Adam qui est
synonyme de rouge comme Ésaü est roux, comme l’argile dont Adam est pétri est
rouge. Le chemin d’Ésaü est le chemin pour retrouver l’Adam primordial qui a
été déchu.
Charles Novak : Jacob Frank, le faux messie
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