Source : Camille Flammarion, le pèlerin des étoiles, par Jacques Arnould, éditions du Cerf, auteur recommandé par Neûre aguèce.
Relégué dans les archives de l’histoire, le
missionnaire de Flammarion a tout de même droit à une illustration aux allures
d’une gravure sur bois de la Renaissance. Habillé d’un long vêtement, l’homme
ressemble davantage à un clerc ou à un étudiant qu’à un missionnaire, un
pèlerin ou un explorateur. À quatre pattes, il passe la tête sous la voûte
céleste et découvre avec stupeur le spectacle au-delà de la Lune et des
étoiles.
Cette gravure est-elle l’œuvre de Flammarion
lui-même ? Les chercheurs n’en ont, en effet, pas trouvé de trace
antérieure à 1888 ; ils rappellent en revanche que l’astronome s’est
initié à l’art de la gravure dès son plus jeune âge… Quoi qu’il en soit de
cette enquête de paternité, l’image est certainement devenue plus célèbre que
l’ouvrage L’Atmosphère lui-même.
Et si Flammarion était l’héritier de ce pèlerin, de ce
missionnaire ? Un pèlerin moderne qui, à l’aide de ses lunettes, de son
observatoire, de ses calculs, aurait entrepris de se glisser sous le couvercle
des cieux. Un pèlerin qui aurait aussi cherché à approcher des roues décrites
par le prophète Ézéchiel, dessinées dans un coin de ladite gravure : elles
symbolisent l’approche, la présence de Dieu même. Pèlerin des étoiles, Camille
Flammarion n’a pas été seulement un passionné d’astronomie ; il a aussi
été, et dans le même élan, un arpenteur de l’âme et un chercheur de l’esprit.
Tel est le sujet de cet essai.
Commentaires
Enregistrer un commentaire