« Gare à toi, Lorrain ! » À la lecture
de ces lignes, tout autre que lui aurait adopté un profil bas et se serait fait
oublier par cette société musclée. Mû par on ne sait quelle impulsion, curiosité,
provocation, goût du risque, Lorrain retourne voir le spectacle de lutte à la
Foire de Neuilly [après l’avoir éreinté dans un de ses articles] « Le soir
même, il osa venir, seul, assister à la séance de onze heures du soir. Il y fut
reconnu et, à la sortie, empoigné, retenu, et, le public écoulé, contraint de
lire à haute voix son article à genoux, entre deux bougies allumées, puis de
demander pardon, le front dans la sciure. Le lendemain, il raconta l’aventure
d’un ton ravi plus qu’indigné » relate non sans étonnement le journaliste
Jean-Joseph Rénaud. Fanfaronnade ou masochisme ? Sans doute les deux, de
la part de cette personnalité aux facettes contradictoires.
Thibaut d’Anthonay : Jean Lorrain

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