« Je ne changerai rien, je n’arrêterai pas le déclin »

 

Léontiev sombre dans un pessimisme radical : « Je ne crois pas, dit-il, que la vie pourrait devenir un jour le temple de la paix totale et de la justice absolue. Cette espérance, cette foi en l’humanité contredisent la doctrine évangélique : l’Évangile et les Apôtres disent que plus loin nous allons, pire ce sera et ils ne conseillent que de garder sa foi personnelle et sa vertu personnelle jusqu’au bout… À la fin non seulement il n’y aura pas de fraternité universelle, mais c’est justement lorsque l’Évangile sera prêché dans tous les coins de la terre que l’amour s’appauvrira. » Parfois, dans un sursaut d’espoir, il pense encore qu’après la déception causée par le socialisme une renaissance spirituelle sera possible, mais aussitôt, il retombe dans ses prévisions ténébreuses : « Le dernier mot ne peut être que : la fin de tout ce qui existe sur terre. La fin de l’histoire et de la vie. Le règne de l’Antéchrist est en tout cas proche et dans le sens spirituel, les élus seront de moins en moins heureux. »

Marko Markovic : La Philosophie de l’inégalité, et les idées politiques de Nicolas Berdiaev

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