Un cône, éclairé de face par une explosion dans la
nuit, projettera l’ombre aplatie d’un triangle sur le mur. Projeté en deux
dimensions, un cône en effet s’écrase selon la forme d’un triangle. Mais
l’expression de ce cône peut connaître d’autres spectres, des fantômes qui
rendent fou, une bombe qui fragmente dans le ciel. Éclairé d’en haut, en effet,
le cône tracera l’ombre d’un cercle sur le sol. Le projecteur qui le vise à la
verticale s’achève par une forme circulaire, sans épaisseur, qui fera
comprendre au prisonnier de cette nuit que l’objet triangulaire possède une
autre figure... Espace vagabond du déserteur, hétéroclite, celui qui rythme un
Voyage au bout de la nuit perdu quelque part dans la fournaise de l’Afrique.
Comment imaginer autrement le croisement des formes, du triangle, du cercle
pour converger vers un objet qui appartienne à l’espace en trois dimensions. Et
que dire d’une quatrième dimension, saisie dans notre espace qui n’en compte
que trois.
Jean-Clet Martin : Nouvelles méditations métaphysiques
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