Holocauste

 

Source : Le Livre des morts tibétain, égyptien, chrétien par Jean-Yves Leloup, édition Albin Michel, collection Spiritualités.

L’incinération est le rite mortuaire le plus pratiqué dans les traditions orientales. En brûlant corps et offrandes, on transmet la quintessence de leurs valeurs et de leurs fonctions au monde invisible. Le bois plus ou moins précieux (souvent du santal) est disposé en croisillons : la plate-forme reposant sur quatre pieux se situe à environ un mètre du sol.

Le pavillon funéraire est recouvert d’une pièce de tissu blanc et flanqué de quatre bannières blanches triangulaires ; le défunt étant couché, la tête à l’ouest, le chef de pagode y met le feu et les assistants, en défilant, jettent une petite torche, une bougie allumée ou une fleur de santal. « D’après les croyances populaires, mourir à Bénarès donne la certitude apaisante de n’avoir plus à renaître, car l’eau du fleuve, aussi pure que Brahaman, a la pouvoir de libérer. Ce fleuve est vénéré comme une déesse. On y descend par des Ghâts, des escaliers, vers les lieux réservés aux crémations. Le corps du défunt, recouvert d’un linceul, est déposé sur un bûcher de bois de santal, ou sur des galettes de bouse de vache. On chante des mantras avant de mettre le feu.

« Le Gange charrie sans cesse ces résidus de la mort, ces cendres légères qui semblent affirmer que l’Aman a rejoint sa vraie patrie. Le lieu des crémation est considéré comme un lieu magique et sacré, comme un lieu de passage entre deux mondes. Le yogi revêt son corps de la cendre d’un mort, devenant ainsi son fantôme vivant, un lien entre le monde matériel et le monde subtil. Il acquiert ainsi de mystérieux pouvoirs en s’appropriant l’énergie psychique du mort. Les fameux Kâpâlika, porteurs de crânes, disent qu’en errant près des bûchers funèbres, ils touchent l’au-delà du monde des apparences. » (Hélène Renard : Croyances et recherches sur la vie après la mort.)

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