Je relis les grands macabres, de
Bataille à Wittkop, et puis, mes propres carnets, ni faits ni à faire, à sauts et à gambades, mais qui ne mènent
nulle part. Et ça tombe bien : c’est là où nous allons. L’ombre de la
camarde se rapproche et moi, je paresse dans la prairie d’asphodèles,
cueillant, puis séchant les pétales dans un herbier. Asteûr, je voudrais
m’éloigner du roman : projeter des silhouettes et des ombres sur le mur,
une phénoménologie du soliloque, un crâne de phosphore qui fulgure, solitaire
dans sa caverne tatouée d’hiéroglyphes. Hardi, le temps presse ! L’entendez-vous,
ce souffle hâtif, ce frôlement de lame ? La revoilà, la vieille charogne
qui ricane, pleine d’un zèle imbécile, avec son haleine de chacal et des
pissenlits dans les trous de nez.
Frank Brecht : Nachlass
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