Frank contre Frank

 

Source : Jacob Frank, le « faux » messie, déviance de la kabbale ou théorie du complot, par Charles Novak, édition de l’Harmattan, relecture 2012-mars 2025.

Fritz Heynmann (1898-1942) : né à Dusseldorf, sa vie fut tumultueuse à l’image des héros de son premier livre sur les aventuriers juifs : Chevalier von Geldern : Geschichten jüdischer Abenteuer (1895). Soldat, membre des Freikorps, commercial, journaliste, et historien, en 1935, il part à Amsterdam et après l’occupation nazie des Pays-Bas, il disparaît, probablement dans le premier convoi de Juifs néerlandais de septembre 1942, vers Auschwitz.

C’est à Gerschom Scholem que nous devons la postérité de Fritz Heynmann. En effet, ce dernier était persuadé qu’il y avait deux Frank. Il était certain que le vrai Jacob Leibowitsch Frank était mort lors de son incarcération à Czestochowa et qu’il avait été remplacé. Par qui ? Quelqu’un de la famille Dobruchka ? Pierre III de Russie, alias Pougatchev ? Heymann était persuadé d’avoir des preuves de la substitution et écrivait dans une lettre à Scholem qu’il avait des actes de naissance de Bohême qui prouvaient l’existence d’un Frank II à Czestochowa, lié à la famille Dobruchka-Schönfeld. Hélas, un autre chercheur s’empara des documents. Heymann refusa de dire son nom. Scholem suppose qu’il s’agissait de Léon Ruzicka, chercheur croate, qui écrivit un article sur la famille de Franz-Thomas von Schönfeld, ex Dubruschka, alias Junius Frey, en précisant qu’il était le cousin de Jacob Frank.

Heymann se contenta de préciser que les descendants de ce chercheur vivaient désormais en Yougoslavie (nous sommes en 1939) Nous pensons que le « voleur » ne fut pas Ruzicka mais tout simplement un descendant frankiste qui voulait que Heymann n’aille pas trop loin dans ses recherches vers la Croatie. A moins que Ruzicka ne soit lui-même d’ascendance frankiste. Au cours de ce travail, nous suggérerons que nous avons retrouvé des descendants de Frank en Croatie. Nous verrons que la théorie de Heymann est plus qu’intéressante car elle suppose, dans une autre direction, une autre identité pour Pierre II, qui, en théorie, fut assassiné par Alexei Orlov, le frère de Gregor, amant de Catherine II.

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