Je note une image décrivant
(assez mal) une vision extatique : « Un ange apparaît dans le
ciel : ce n’est qu’un point brillant ayant l’épaisseur et l’opacité de la
nuit. Il a la beauté d’une lumière intérieure, mais, dans un vacillement
insaisissable, l’ange élève une épée de cristal qui se brise. » Cet ange
est le mouvement des mondes, mais je ne puis l’aimer comme un être analogue aux
autres. Il est la blessure, ou la fêlure, qui, dissimulée, fait d’un être
« un cristal qui se brise. » Mais bien que je ne puisse l’aimer comme
un ange, ni comme une entité distincte, ce que j’en ai saisi libère en moi le
mouvement qui me donne le désir de mourir et le besoin de n’être plus.
Georges Bataille : Le Coupable
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