Walter Benjamin affirme « que nous ne possédons
plus dans notre perception ce qui permettait jadis de parler de la ressemblance
entre une constellation et un être humain. » Pour Benjamin, le langage
lui-même est composé de similitudes non sensibles, comme l’indiquaient déjà les
« théories mystiques ou théologiques » dont il assume ici l’héritage.
« Il est remarquable qu’elles saisissent l’essence de la ressemblance,
mieux peut-être que dans certaines combinaisons de sons, dans la relation de la
graphie du mot ou des lettres avec le signifié, autrement dit avec l’objet qui
est à l’origine du nom. » Si les formes des lettres imitent les étoiles,
les mots et les espaces entre eux imitent les étoiles, les mots, et les espaces
entre eux imitent une fois de plus les constellations. À l’instar de la lecture
astrologique, la perception du sens construit à partir de ces amas
linguistiques se réalise instantanément. « Et à chaque fois d’une manière
entièrement nouvelle, originaire, première. » Le langage est devenu le
dépositaire de notre capacité à tirer un sens de nos expériences… mais nos
systèmes d’écriture ne contiennent que des traces de ce qui était autrefois une
façon de « lire ce qui n’a jamais été écrit. »
Jenn Zahrt : La Dialectique des étoiles
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