Apocalypse rien

 

Je suis dans un hôtel du centre, et c’est lugubre. C’est l’apocalypse et rien d’intelligible n’a lieu. Je m’efforce au cinquième étage, de m’abîmer dans la méditation, écrivant, me perdant dans l’affreux brouillard. L’horreur monte à la gorge, et cependant la force me soulève : en moi, cette force se ramifie, comme un arbre. Les hommes me font souffrir à s’écœurer, pourtant la force les possède… Un peu de force encore ! Un peu de force ? Au point où j’en arrive, je ris de moi-même et me regarde comme inscrit dans la méchanceté du ciel. Un calme de temple, mais le temple est voué aux divinités néfastes.

Georges Bataille : Le Coupable

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