Fazonas se
mit de nouveau à parcourir le monde en prêchant, mais cette fois, il jeta dans
les masses un immense cri de désespoir. C’en était fait, selon lui :
l’anéantissement de l’homme allait être consommé ; les deux tiers des
mortels avaient péri depuis soixante ans ; le reste allait se traîner
quelque temps encore pour finir sans secours dans une épouvantable et solitaire
agonie. Alors, il propose à ceux qui l’écoutent, et c’étaient le plus souvent
des malades désolés, un moyen que lui suggère sa pitié, sa ferme et sincère
miséricorde. Il faut ravir à la douleur son dernier aliment, il faut anéantir
tout de suite et d’un seul coup ce qui reste de l’homme ; par l’humanité,
il faut vite tuer le genre humain. De longues clameurs d’assentiment lui
répondirent de toutes parts. Il se trouva bientôt au milieu d’une armée de
furieux qui prêchaient à tous le suicide, et souvent, en donnaient publiquement
l’exemple. Toutes les idoles, naguère l’objet des honneurs les plus
extravagant, furent jetées aux cloaques.
Charlemagne Ischir Defontenay : Star ou Psi de Cassiopée
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