Twist of Cain

 

Le Sefer Yetsira, livre primordial de la Kabbale, évoque les lettres comme autant de pierres et les mots comme autant de maisons possibles. L’art du Tsirouf devient un grand art lorsque l’on réalise que chacune de ces combinaisons se doit d’avoir un sens, et tout texte devient alors une grande architecture. C’est ce à quoi fait allusion la Torah quand elle désigne certains personnages de bâtisseurs de villes, comme Caïn qui nomme sa ville Hanokh du nom de son fils. Et de préciser que le nom Hanokh donne Hinoukh, qui signifie éducation. Être architecte, c’est être éducateur, c’est être écrivain de l’esprit. Bâtir des maison revient donc à écrire autant de combinaisons de lettres que possible, et bâtir des villes équivaut à composer des livres et des systèmes de lecture. Écrire devient une manière de racheter le meurtre d’Abel, donné pour le meurtre de l’esprit.

Pierre-Yves Salfati : Le premier mot « Au commencement »

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