Il y avait en gros deux types de lettres, les plus
nombreuses disaient : « Vous n’allez pas mourir, parce qu’on ne le
veut pas, et parce que vous ne devez pas y croire vous-même. Vous allez vous en
sortir, on va trouver le remède à temps et en attendant, faites un autre livre,
on pense à vous, on vous aime. » Les autres lettres disaient :
« Vous allez mourir, ça, c’est sûr, mais c’est formidable, parce qu’il y a
une logique extraordinaire dans cette mort par rapport aux livres que vous avez
écrits. N’oubliez pas, au moment de mourir que je continuerai toujours à faire
connaître vos livres autour de moi et que ça fera une grande vague pleine de
répercussions. »
Hervé Guibert : Le Protocole compassionnel
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