Le cadavre est sa propre image. Il n’a plus avec ce
monde où il apparaît encore que les relations d’une image, possibilité obscure,
ombre en tout temps présente derrière la forme vivante et qui maintenant, loin
de se séparer de cette forme, la transforme tout entière en ombre. Le cadavre
est le reflet se rendant maître de la vie reflétée, l’absorbant, s’identifiant
substantiellement en elle en la faisant passer de sa valeur d’usage et de
vérité à quelque chose d’incroyable ; inusuel et neutre. Et si le cadavre
est si ressemblant, c’est qu’il a, à un certain moment, la ressemblance par
excellence, tout à fait ressemblance et il n’est rien de plus. Il est le
semblable, semblable à un degré absolu, bouleversant, merveilleux. Mais à quoi
ressemble-t-il ? À rien.
Bauhaus : Bela Lugosi's Dead
Maurice Blanchot : L’Espace littéraire
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